Partage d'évangile quotidien
<
Enregistrer le billet en pdf

Branchement à la source

Mer. 9 Mai 2012

Jean 15, 1-8 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu'il en donne davantage. Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s'il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. 

« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l'obtiendrez. 

« Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. » 

 

 

Les espions de retour de Canaan, par He-Qi

 

 

voir aussi : Arbre de vie, Porte-greffe

Un des gros problèmes avec Jean : rien que dans ce court passage il y a une contradiction flagrante. Il est d'abord question de "sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit". Puis, paragraphe suivant : "celui qui demeure en moi, celui-là donne beaucoup de fruit". Alors ?

Remarquons d'abord que les verbes ne sont pas exactement les mêmes : dans la première phrase, il est question du sarment qui 'est' en Jésus, dans la seconde, de celui qui 'demeure' en lui. Si nous regardons le texte grec, dans la première phrase il n'y a même pas de verbe, il est sous-entendu : "tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il (= mon Père) l'enlève". Par contre, dans la seconde phrase, le verbe est le même que celui qui est employé presque dans chaque phrase de ce passage, et de nombreux autres de Jean : demeurer, demeurez en moi, je demeure en vous, comme le Père demeure en moi, etc...

Nous pouvons encore nous aider de l'image elle-même prise dans ce langage parabolique, de sa réalité. Nous savons qu'il arrive, sur un plant de vigne, que certains sarments, pour diverses raisons, dépérissent. L'art du vigneron l'oblige alors à les couper, pour que la vigueur du pied se redéploie dans les autres sarments. Telle est la réalité naturelle sur laquelle s'appuie la première affirmation.

Nous avons donc ici une allusion au fait qu'il ne suffit pas d'avoir été baptisé (être en Christ) pour être sauvé (demeurer en lui). 'Demeurer' est un verbe d'action, il suppose une volonté constante, sans cesse renouvelée. Évidemment, c'est un langage de la communauté chrétienne, pas de Jésus lui-même.

Commenter cet évangile