Faux-semblants
« Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue, et vous laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste.
« Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques. Malheureux êtes-vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu'on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir. »
Alors un docteur de la Loi prit la parole : « Maître, en parlant ainsi, c'est nous aussi que tu insultes. »
Jésus reprit : « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d'un seul doigt. »
voir aussi : Loin du paradis
Elle est importante cette remarque : "sans abandonner le reste". La dîme était justement destinée, d'une part à soutenir matériellement les lévites, le clergé de l'époque, d'autre part aux pauvres. Mais lorsque la dîme finit par devenir une fin en soi, lorsqu'on estime qu'en la payant on est quitte de "la justice et l'amour de Dieu", que cela nous dispense de jeter le moindre regard au mendiant devant la porte, les moyens sont dévoyés, et le résultat est l'inverse de celui escompté.
C'est alors que nous retrouvons ce problème de pur et d'impur. Lorsque l'esprit, l'amour, se traduit en obligations, en mitsvot, il y a inévitablement ceux qui peuvent (simplement au niveau matériel déjà, sans parler du spirituel) les accomplir, et les autres. Et ceux qui peuvent se considèrent tout aussi inévitablement comme supérieurs à ces autres, et se replient sur la pratique extérieure en en oubliant le sens. C'est ainsi qu'ils deviennnent véritablement ces "tombeaux qu'on ne voit pas", c'est-à-dire les véritables impurs de l'histoire.
Paul a bien raison au moins sur ce point : la Loi tue, c'est l'Esprit qui fait vivre.
Commenter cet évangile