Complicité et obstruction
« Malheureux êtes-vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués. Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.
« C'est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, ils tueront les uns et en persécuteront d'autres.
« Ainsi cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la création du monde, depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie, qui a péri entre l'autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare : cette génération devra en rendre compte.
« Malheureux êtes-vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n'êtes pas entrés, et ceux qui essayaient d'entrer, vous les en avez empêchés. »
Après que Jésus fut parti de là, les scribes et les pharisiens se mirent à lui en vouloir terriblement, et ils le harcelaient de questions ; ils étaient à l'affût pour s'emparer d'une de ses paroles.
voir aussi : Déclaration de guerre
A priori on se demande en quoi le fait de bâtir un tombeau pour un prophète rend complice de l'assassinat de ce prophète. N'est-ce pas le contraire, n'est-ce pas reconnaître que ceux qui l'ont tué ont eu tort, et vouloir réhabiliter sa mémoire ? N'est-ce pas au moins un hommage qu'on lui rend ?
D'un autre côté, du point de vue du prophète, on peut dire que ça lui fait une belle jambe ! Le prophète n'a vécu que pour la Parole qui l'habitait, pas pour sa propre petite personne. Le seul hommage qu'on puisse lui rendre, c'est de s'engager tout entier dans la voie qu'il a indiquée. Le tombeau, c'est encore un truc pour ne pas l'écouter.
Jésus va très loin ici dans la remise en cause du judaïsme. Toute la Torah n'est que l'histoire de tous ces prophètes que Dieu a envoyés et qui n'ont pas été écoutés. La Torah est ce tombeau construit générations après générations pour chaque prophète assassiné, rejeté. Mais sans la Torah, je ne crois pas qu'il y aurait eu de Jésus, non plus. C'est un peu comme les églises pour Jésus : elles ne peuvent que le trahir, pourtant si elles n'existaient pas, nous ne saurions même plus qu'il a existé.
Alors que fait-on ? On laisse tout tomber ?
Commenter cet évangile