Partage d'évangile quotidien
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Expédie-nous dans les cochons

Lun. 30 Janvier 2023

Maman aurait voulu que je sois une fille, mais pas de pot, je suis un garçon :( Papa, pareil, mais pas pour les mêmes raisons. Et ça a continué, mes copains, mes copines, mes profs, mes tatas et mes tontons, chacun avait ses idées sur qui je devrais être, qu'est-ce que je devrais aimer et ne pas aimer, les idées politiques que je devrais avoir, les croyances auxquelles je devrais adhérer... ; et pourquoi pas si la Terre est plate ou ronde, et si c'est le soleil qui tourne autour de la Terre ou l'inverse, pendant qu'ils y étaient !

Et moi, je ne savais pas qui j'étais, avec tout ça. C'était pour mon bien, qu'ils me disaient, mais moi je ne me sentais pas bien du tout, j'aurais voulu ne pas exister, j'avais mal en moi, j'aurais voulu m'arracher des morceaux entiers, m'entailler, me taillader, me fracasser la tête contre les murs. Je le faisais, d'ailleurs, alors ils m'attachaient, ils me ligotaient, avec des chaînes et des entraves, mais moi je les brisais, et je m'enfuyais, je partais dans la campagne, dans la nature ; là seulement je pouvais me calmer, un peu.

Et puis il y a eu celui-là qui est venu, et lui il n'imaginait rien sur moi, il ne me demandait rien, il m'aimait, c'est tout. Il savait juste, il en était sur, que je pouvais être moi-même, rien que moi-même. C'était tellement évident pour lui, que j'ai su moi aussi que c'était vrai, et que c'est ce qui s'est passé.

 


Ils viennent vers l'autre côté de la mer,
    au pays des Géraséniens.
Il sort de la barque.
Aussitôt le rencontre,
    venant des sépulcres, un homme avec un esprit impur.
Il a son habitat dans les sépultures.
    Et personne, même avec une chaîne, ne peut plus le lier.
Vu que souvent, avec des entraves et des chaînes,
    ils l'avaient lié,
mais il avait éclaté les chaînes et cassé les entraves.
Personne n'a la force de le dompter.
Sans cesse, nuit et jour,
    dans les sépultures et dans les montagnes,
il est à crier et à se taillader avec des pierres.

Il voit Jésus à distance.
Il court, et se prosterne devant lui,
    il crie, et d'une voix forte il dit :
« Qu'est-ce, de moi à toi,
    Jésus, fils de Dieu, le Très Haut ?
Je t'adjure par Dieu : ne me tourmente pas ! »
    Car il lui disait :
« Sors, l'esprit impur, de l'homme ! »

    Il l'interroge : « Ton nom ? »
Il lui dit : « ‘Légion’, mon nom :
    c'est que nous sommes beaucoup ! »
Et il le suppliait beaucoup
    de ne pas les envoyer hors du pays.
Or, il y a là, vers la montagne,
    un grand troupeau de cochons en pâture.
    Ils le supplient en disant :
« Expédie-nous dans les cochons
    pour qu'en eux nous entrions. »
Il les autorise.
Et sortent les esprits impurs,
    et ils entrent dans les cochons.
Le troupeau dévale
    du haut de la falaise dans la mer,
    — environ deux mille :
ils sont suffoqués dans la mer.

Leurs pâtres s'enfuient,
    et annoncent à la ville et aux champs.
Ils viennent voir : qu'est-ce qui est arrivé ?
    Ils viennent vers Jésus.
Ils aperçoivent le démoniaque
    assis, vêtu, sain d'esprit,
    lui qui avait eu le ‘Légion’ !
Et ils craignent.
Ceux qui ont vu leur racontent
    comment c'est arrivé
    au démoniaque, et à propos des cochons.
Ils commencent à le supplier
    de s'en aller de leurs frontières.
    
Quand il monte dans la barque,
    l'ex-démoniaque le supplie
pour être avec lui.
    Il ne le laisse pas faire, mais lui dit :
« Va dans ton logis, vers les tiens,
annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi,
    et comment il a eu pitié de toi. »
Il s'en va et commence à clamer dans les Dix-Villes
    tout ce qu'a fait pour lui Jésus.
Et tous s'en étonnent.

(Marc 5, 1-20)