Partage d'évangile quotidien
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Filles

Mar. 31 Janvier 2023

Il y a des cas où, comme il n'y a absolument rien que nous puissions faire pour continuer notre chemin, alors c'est notre corps qui prend les décisions qui s'imposent, et qui nous impose ces décisions.

C'est ce qui s'est passé pour Rachel, cette fillette de douze ans, qui venait d'avoir ses premières règles. Et cela signifiait qu'elle allait devoir quitter sa famille pour être la femme de celui auquel elle était destinée. Savait-elle seulement que cette perspective lui était insupportable ? Toujours est-il que son corps, lui, le savait. Elle est tombée en catalepsie, comme ça, soudainement, dans la journée. On l'a allongée, essayé de la réveiller, elle ne réagissait pas. On a attendu, un jour, deux jours, une semaine, elle maigrissait, son souffle devenait de plus en plus imperceptible, et finalement on a considéré qu'elle était morte.

Pour Sarah, c'est différent. C'était une femme dans la force de l'âge, qui avait déjà eu huit enfants, et qui aurait dû continuer d'en faire. Mais, à la naissance du dernier, ses saignements ne se sont jamais complètement arrêtés. Son mari a attendu quelques semaines, puis quelques mois, et finalement il l'a répudiée. Ce n'est pas seulement la question de la pureté légale qui le dissuadait, c'est que de toutes façons ça le dégoûtait. Aujourd'hui cela fait douze ans qu'elle est toujours dans cet état, elle est maintenant trop âgée pour pouvoir encore donner la vie, elle aimerait bien que ça s'arrête, quand même.

Deux femmes, qui ne pouvaient supporter d'appartenir à un autre, réduites à leur seule fonction matricielle...

 

 

Jésus traverse dans la barque,
    de nouveau vers l'autre côté.
Une foule nombreuse se rassemble
    auprès de lui :
il est au bord de la mer.
Et vient un des chefs de synagogue,
    du nom de Jaïre.
Le voyant, il tombe à ses pieds.
    Il le supplie beaucoup en disant :
« Ma petite fille est à l'extrémité,
pour que tu viennes, imposes les mains sur elle :
    pour qu'elle soit sauvée et vive ! »
Il s'en va avec lui.

Une foule nombreuse le suit
    et se presse autour de lui.
Une femme avait un écoulement de sang, de douze ans.
    Elle a beaucoup souffert avec beaucoup de médecins :
elle a dépensé tout ce qu'elle avait mis de côté,
    et sans aucune utilité,
mais elle va plutôt pire.
Elle a entendu parler de Jésus.
Elle vient dans la foule par derrière,
    et touche son vêtement.
    Car elle disait :
« Si je touche au moins ses vêtements,
    je serai sauvée. »
Aussitôt se dessèche sa source de sang.
Elle connaît en son corps
    qu'elle est guérie du mal qui la harcèle.

Aussitôt Jésus reconnaît en lui-même
    qu'une puissance est sortie de lui.
    Il se retourne vers la foule et dit :
« Qui m'a touché les vêtements ? »
    Ses disciples lui disent :
« Regarde, la foule se presse autour de toi,
    et tu dis : “Qui m'a touché ?” »
Il regarde à la ronde
    pour voir celle qui a fait cela.
La femme craintive, tremblante,
    sachant ce qui lui est arrivé,
vient, tombe devant lui,
et lui dit toute la vérité.
    Il lui dit :
« Fille, ta foi t'a sauvée.
Va en paix : sois assainie du mal qui te harcèle. »
    
Comme il parlait encore,
ils viennent de chez le chef de synagogue.
    Ils disent :
« Ta fille est morte.
    Pourquoi fatiguer encore le maître ? »
Mais Jésus capte la parole qu'ils ont dite.
    Il dit au chef de synagogue :
« Ne crains pas. Crois seulement. »

Il ne laisse personne l'accompagner,
    sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
Ils viennent au logis du chef de synagogue ;
    il aperçoit un tumulte :
ils pleurent, ils crient force alalas.
    Il entre, et leur dit :
« Pourquoi ce tumulte ? Pourquoi pleurez-vous ?
    L'enfant n'est pas morte, mais elle dort. »
Ils ricanaient contre lui.
    Mais lui les jette tous dehors.

Il prend avec lui le père de l'enfant, la mère,
    et ceux d'avec lui,
et il pénètre où est l'enfant.
    Il saisit la main de l'enfant et lui dit :
« Talitha, qoum ! »
Ce qui se traduit :
« Jeune fille, je te dis : “Dresse-toi”. »
Aussitôt la jeune fille se lève et marche.
    Car elle avait douze ans.
Ils sont aussitôt stupéfiés d'une grande stupeur.
Il leur recommande beaucoup
    que personne n'en ait connaissance.
Il dit de lui donner à manger.

(Marc 5, 21-43)