Deux femmes côte-à-côte
« Ce qui se passera dans les jours du Fils de l'homme ressemblera à ce qui est arrivé dans les jours de Noé. On mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche. Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir.
« Ce sera aussi comme dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu et de soufre qui les a tous fait mourir ; il en sera de même le jour où le Fils de l'homme se révélera.
« Ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et qui aura ses affaires dans sa maison, qu'il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu'il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth.
« Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera.
« Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l'une sera prise, l'autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l'une sera prise, l'autre laissée. »
Et on enchaîne dans la veine du jour final, du jour du jugement. Pas très original, grands massacres et compagnie ; on voit comme les premiers chrétiens étaient désemparés que le royaume ne soit pas encore arrivé, et s'ils l'attendaient pour si tôt, c'est que Jésus lui-même leur avait donné l'idée le premier. Je ne reviens pas sur le fait que c'était vraisemblablement sa pensée, que le royaume s'instaurerait de son vivant, jusqu'à ce que la fin se précise et lui fasse comprendre que ce ne serait pas le cas. Pourtant, je ne crois pas que de telles visions aient été de son cru.
Nous pouvons cependant au moins garder de ce texte le caractère d'urgence de son appel à la conversion, ceci reste vrai de toute façon. Et cette phrase 'qui cherchera à conserver sa vie ...' a toute sa valeur en toute circonstance ; penser qu'on a le temps d'aller chercher ses affaires le jour de l'apocalypse doit nous aider à sentir notre ridicule souvent ; nous sommes pleins de bonne volonté, disons-nous, nous voulons faire des progrès dans notre vie spirituelle, mais bien sûr il ne faudrait pas que cela doive nous faire renoncer à notre niveau de vie et notre confort matériel !
La fin du texte revient vers cet autre thème de la transformation intérieure. Il est clair qu'aux jours de Noé comme à ceux de Loth, deux personnes qui se trouvaient côte à côte à la même occupation ont subi le même sort. Par contre il est profondément vrai que deux personnes peuvent accomplir exactement la même activité, mais l'une pour son seul profit personnel, et l'autre pour la plus grande gloire de Dieu, et rien extérieurement ne permet de les distinguer.
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