À cent contre un
« Que pensez-vous de ceci ? Si un homme possède cent brebis et que l'une d'entre elles s'égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et, s'il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.
« Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu. »
voir aussi : Comme une clousse, Brebis égarées
C'est profondément injuste. Pour une brebis qui s'égare et qui finit par revenir dans le droit chemin, on fait tout un tralala, mais pour les quatre-vingt-dix-neuf qui n'ont jamais dévié d'un iota : rien, pas un mot d'encouragement ni de félicitation. À croire qu'il faut ruer dans les brancards pour qu'on veuille bien s'occuper de nous.
Voilà ce que nous nous disons spontanément en lisant ce texte. Parce que nous nous plaçons, tout aussi spontanément, dans la catégorie des brebis sages, bien sûr. Nous sommes toujours très forts pour remarquer ceux qui sont pires que nous, toujours indulgents à notre propre sujet : moi, ce n'est pas si grave, nul n'est parfait, mais untel ou unetelle, eux, ils exagèrent vraiment...
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