Partage d'évangile quotidien
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Vivre ou survivre ?

Sam. 19 Juin 2010

Matthieu 6, 24-34 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

« Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. C'est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? 

« Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? D'ailleurs, qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ? 

« Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux. Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? 

« Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : 'Qu'allons-nous manger ?' ou bien : 'Qu'allons-nous boire ?' ou encore : 'Avec quoi nous habiller ?' Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. 

« Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » 

 

 

Le cantique de Salomon, par He-Qi

 

 

Un qui serait bien content si j'étais capable de vivre selon ces préceptes, ce serait mon patron. Tu veux me virer ? Pas de problème, j'ai confiance en Dieu. A se demander pourquoi il n'y a pas plus de patrons chrétiens !

En fait, telle était la condition ouvrière à l'époque de Jésus : embauchés à la journée, pas de syndicats, pas de conventions collectives, pas de droit du travail. On s'entend le matin sur le salaire, et voilà. Pas d'accord sur le montant ? Il y en a plein d'autres qui sont prêts à le faire pour encore moins. Toute une main d'oeuvre, abondante, corvéable à merci. Est-ce à eux que s'adresse ce discours ? Eux qui ne font certes ni semailles ni moissons (du moins pas pour eux-mêmes), qui n'ont pas de greniers pour faire des réserves, qui s'habillent de n'importe quelles hardes (c'est toujours mieux que rien), et qui se font déjà tellement de souci rien que pour aujourd'hui ?

Non, une fois de plus c'est à ceux qui possèdent que Jésus s'adresse. Derrière les réserves dans les greniers, j'entends les coffres-forts dans les banques qui ne sont jamais assez garnis. Derrière le souci des vêtements, j'entends les garde-robes où ne se trouve jamais le petit chemisier à la toute dernière mode qui me permettra de bicher en société. Et que vais-je pouvoir manger aujourd'hui qui me fasse envie, quel mets que je n'aie encore découvert ? Et que vais-je pouvoir boire qui me procure encore des sensations ?

Cette course sans fin dès que nous avons le choix, les moyens comme on dit, est bien la malédiction du riche. Et il est vital pour lui, même en-dehors de notre contexte actuel de nécessité écologique, qu'il trouve un chemin pour en sortir.

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