...mourir un peu ?
Comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voilà que la mer s'agita violemment, au point que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait.
Ses compagnons s'approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. » Mais il leur dit : « Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? » Alors, debout, Jésus interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme.
Les gens furent saisis d'étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »
Nous sommes dans le mythe. Mais il ne me semble pas pour autant inutile de chercher à comprendre ce qu'il veut dire.
Nous avons été avertis, hier, que suivre Jésus, c'est s'engager dans une aventure. Nous n'aurons plus ces repères que sont les institutions, ce cadre dans lequel l'indicible, le transcendant, semble apprivoisé, accessible. Alors oui, cette aventure peut nous apparaître comme une tempête. Il n'y a plus de bornes, les éléments peuvent se déchaîner. Et je pense que ceci ne vaut pas seulement pour les juifs au temps de Jésus ; nous ferions bien d'y penser aussi au sujet du rôle que nous accordons à nos églises 'chrétiennes'.
Le vent et la mer, ça ne peut que rappeller, à l'auditoire juif de Matthieu : "le souffle de Dieu planait sur les eaux". Avant tout, avant toute manifestation, toute création, avant toute vie, le souffle plane sur les eaux. Eh bien, qu'on le sache, même l'abîme primordial des eaux n'échappe pas à l'autorité de Jésus, même le souffle de Dieu qui anime toute chose collabore avec lui. Mine de rien, Matthieu nous a sorti ici une petite christologie !
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