Partage d'évangile quotidien
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Le Règne du vivant

Ven. 28 Janvier 2011

Marc 4, 26-34 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

Il disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette le grain dans son champ : nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. Et dès que le grain le permet, on y met la faucille, car c'est le temps de la moisson. » 

Il disait encore : « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde. Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. » 

Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de la comprendre. Il ne leur disait rien sans employer de paraboles, mais en particulier, il expliquait tout à ses disciples. 

 

 

Le paradis perdu, par He-Qi

 

 

voir aussi : Un pays de Cocagne

Il y a une furieuse similitude entre cette description du Royaume et celle du jardin d'Eden. Il s'agit dans les deux cas d'un monde où tout pousse en abondance et de lui-même. A croire que YHWH n'a jamais dit "désormais c'est dans la souffrance que tu tireras ta nourriture du sol !"

Evidemment, diront certains, puisque nous avons été chassés du paradis par la faute d'Adam, et que Jésus-Christ est venu pour racheter ce péché, nous pourrons donc regagner le paradis. Mais est-ce que le Royaume c'est vraiment la même chose que le paradis ? A la suite d'Augustin et de la liturgie qui proclament "bienheureuse faute qui nous valut un tel sauveur", il me semble que l'espérance du chrétien est d'un autre ordre que de simplement retourner d'où l'on vient.

Rappelons-nous que la notion de péché originel est une invention du christianisme, qu'elle est complètement étrangère au judaïsme et donc à Jésus lui-même. Mais aussi que la spécificité du Royaume, tel que Jésus l'annonçait, par rapport aux attentes des ses contemporains, est de ne pas être une notion extérieure, un mode de gouvernement d'un pays, mais d'abord et avant tout une réalité intérieure. Ce qui a entre autres conséquences, celle-ci, essentielle : que le Royaume n'est pas situé dans un futur hypothétique et parfaitement improbable, mais qu'il est réellement déjà là, en nous, dès aujourd'hui, depuis toujours, et pour toujours.

Faisons-lui juste une petite place, il fera le reste.