Galère
Comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voilà que la mer s'agita violemment, au point que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait.
Ses compagnons s'approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. »
Mais il leur dit : « Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? » Alors, debout, Jésus interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Les gens furent saisis d'étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »
voir aussi : ...mourir un peu ?
Les disciples semblent, c'est le cas de le dire, ballottés par les événements. Le texte de Matthieu, déjà, montre Jésus prenant l'initiative d'embarquer, et les disciples qui suivent seulement. Pour Marc, par exemple, ce sont les disciples qui font embarquer Jésus. C'est un détail, mais qui renforce l'impression de disciples qui ne savent pas ce qu'ils font.
Il ne s'agit que de traverser le lac. Oui, mais pourquoi, pour où ? Jésus vient de faire un tabac à Capharnaüm ; il a guéri le serviteur du centurion, la belle-mère de Pierre, puis, dans la foulée, tout ce que la bourgade comptait de malades et de possédés. Ça vous pose son homme, ça. Toute la population est à ses pieds. Les disciples sont aux anges, ils ont misé sur le bon cheval, et ils sont déjà prêts à profiter des avantages de leur position de plus proches amis du nouveau maître.
Entre celui qui sait qu'il n'a plus rien à faire ici, qu'il ne pourra pas mieux réveiller la foi des habitants de Capharnaüm, et qui s'endort, et ceux qui partent à contre-coeur, qui doivent se battre contre leurs sentiments, peut-être même tout proches de la révolte, voilà toute la différence entre une mer d'huile et une tempête.
