Partage d'évangile quotidien
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Le commandement

Ven. 7 Mai 2010

Jean 15, 12-17 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

« Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. 

« Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. 

« Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera. 

« Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. » 

 

 

David et Jonathan, par He-Qi

 

 

Pas de plus grand amour ? La question peut se discuter.

Sans surprise, fidèle à sa logique de sous-groupe qui détient seul la vérité sur Jésus, la communauté johannite nous propose comme summum de l'amour de donner sa vie, oui, mais uniquement pour les autres membres du groupe. Aimez-vous les uns les autres, vous qui faites partie du petit groupe de mes disciples, donnez votre vie pour vos amis, c'est-à-dire encore les membres de ce même groupe.

La logique de base reste la même que dans la Torah, où le 'tu aimeras ton prochain' ne concerne que les seuls Juifs, c'est la même développée par les philosophes 'païen', hier comme aujourd'hui, mais il est vrai que cette logique est poussée à son extrême : jusqu'à donner ta vie pour lui.

Parallèlement à l'éthique ici développée par Jean, d'un petit groupe très chaleureux mais quasiment indifférent au reste du monde, Matthieu et Luc nous en proposent une autre : Aimez vos ennemis ! Et Luc précise même : "si on te giffle sur une joue, tend l'autre ; si on te demande ton manteau, propose aussi ta chemise" ; ainsi, bien qu'elle ne soit pas aussi clairement exprimée, c'est bien la même extrémité radicale que Jean qui est aussi sous-tendue par Luc.

Attention quand même sur l'amour dont il s'agit. Il n'est pas demandé à une victime d'avoir des sentiments de sympathie vis-à-vis de son bourreau, mais de vouloir son bien, ce qui ne consiste pas à ce que ce dernier puisse continuer de donner libre cours à ses inclinaisons sadiques, mais au contraire à ce qu'il les dépasse et s'en libére. Par la même occasion, le bien souhaité par la victime à son bourreau fera alors aussi du bien à la victime elle-même, mais ça, c'est le bonus.

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