Partage d'évangile quotidien
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Priorités vitales

Lun. 18 Octobre 2010

Luc 12, 13-31 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit : « Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » Puis, s'adressant à la foule : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d'un homme, fût-il dans l'abondance, ne dépend pas de ses richesses. » 

Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté. Il se demandait : 'Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte.' Puis il se dit : 'Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j'en construirai de plus grands et j'y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence.' Mais Dieu lui dit : 'Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ?' 

« Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu. » 

Puis il dit à ses disciples : « C'est pourquoi, je vous le dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie au sujet de la nourriture, ni pour votre corps au sujet des vêtements. La vie vaut plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. 

« Voyez les corbeaux : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n'ont ni greniers ni magasins, et Dieu les nourrit. Vous valez tellement plus que les oiseaux ! D'ailleurs qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ? Si donc vous ne pouvez rien pour une si petite chose, pourquoi vous faire du souci pour tout le reste ? 

« Voyez les lis : ils ne filent pas, ils ne tissent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux. Si Dieu habille ainsi l'herbe dans les champs, elle qui est là aujourd'hui et qui demain sera jetée au feu, il fera tellement plus pour vous, hommes de peu de foi ! 

« Quant à vous, ne cherchez pas ce que vous pourrez manger et boire ; ne soyez pas inquiets. Tout cela, les païens de ce monde le recherchent. Mais votre Père sait que vous en avez besoin. Cherchez plutôt son Royaume, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. » 

 

 

Le cantique de Salomon, par He-Qi

 

 

voir aussi : L'enfer, c'est ...moi

Deux soucis 'matériels' de base semblent ici traités en parallèle : la nourriture et le vêtement ; il ne manquerait que l'habitat pour avoir la gamme complète. Mais ce n'est pas tout-à-fait de ça qu'il s'agit. Le parallèle est un peu trompeur.

Derrière la nourriture, celle accumulée par l'homme de la parabole, comportement que Jésus réprouve auprès de ses disciples, il s'agit d'une manière générale de tout ce qui contribue à maintenir le corps en vie. La nourriture, la boisson, bien sûr, mais aussi l'habillement dans son rôle de protection, ainsi que de l'habitat, et toute autre nécessité éventuelle. De nos jours, nous pourrions peut-être ajouter les médicaments par exemple. Dans tous ces domaines, Jésus veut rappeler les priorités : les moyens sont au service de la fin, et n'ont donc pas à devenir une fin en soi. Accumuler de la nourriture (ou des vêtements ou des maisons), non seulement ne présente aucun intérêt direct, mais en outre empêche ces moyens de servir leur but. La nourriture, les habits, les maisons, que j'accumule sont la nourriture qui manque aux affamés, les vêtements qui manquent à ceux qui sont nus, les maisons sans lesquelles les sdf mourront cet hiver. Cette exhortation se retrouve dans la première demande du Notre Père : donne-nous notre pain de ce jour (juste le pain nécessaire pour un jour, jour après jour).

D'un autre ordre, quoique pas sans rapport, est l'enseignement donné ici par Jésus sur les vêtements. Derrière les habits, il ne s'agit plus de ce qui est nécessaire à la vie en soi, mais de leur utilisation dans la vie relationnelle. Et nous savons bien, même si nous ne sommes pas vraiment accros à la mode, même si nous ne nous précipitons pas chez le garagiste pour le moindre petit accroc à la carosserie de notre voiture, même si nous ne sommes pas des forcenés du changement de déco de la maison tous les deux ans, nous savons bien à quel point nous tenons à l'image que nous donnons de nous au travers de toutes ces choses, et à quel point notre jugement sur les autres en dépend aussi. Mais nous avons aussi tous en mémoire telle ou telle personne rencontrée, qui ne payait pas de mine, qui vivait on ne savait trop comment ni où, mais dont le regard ou les paroles nous ont révélé une beauté intérieure qui est la quintessence de ce que nous voudrions devenir sur cette terre.

Voilà, nous connaissons le chemin ...

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