Partage d'évangile quotidien
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S'il n'en reste qu'un

Mer. 14 Novembre 2012

Luc 17, 11-19 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s'arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » 

En les voyant, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. »En cours de route, ils furent purifiés. L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. 

Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c'était un Samaritain. Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n'y a que cet étranger ! » 

Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. » 

 

 

Le chant des anges, par He-Qi

 

 

voir aussi : Au pied !, Là-bas si j'y suis

Cela fait un moment que Jésus est censé se diriger vers Jérusalem, selon Luc. Il a commencé d'en parler vers la fin du chapitre 9, comme conséquence de l'épisode malheureux de la multiplication des pains. On se rappelle qu'à cette occasion, Jésus se rendit compte que les foules, sans doute noyautées par les zélotes, et avec la complicité de ses disciples les plus proches, voulaient l'entraîner dans une aventure politique. C'est effectivement à ce moment que Jésus compris qu'il devait aller affronter un autre public, hostile celui-ci, les sadducéens et les pharisiens, dans leur fief, à Jérusalem donc.

La seonde fois où Luc a parlé de cet acheminement vers Jérusalem, c'était au cours du chapitre 13, avec un épisode peu clair où des pharisiens veulent l'encourager à quitter la Galilée parce que Hérode en aurait après lui. Nous avions vu comme Luc faisait bien comprendre que ce n'était pas par peur de Hérode que Jésus marchait sur Jérusalem, mais aussi que ces pharisiens de Galilée, plutôt complices de Jésus, s'inquiétaient réellement pour sa vie. Et voici que Luc nous reparle de cet objectif, Jérusalem, mais cette fois nous en sommes vraiment proches.

Si tout le monde est à peu près d'accord sur ces grandes lignes – une première période galiléenne, avec toutes les apparences d'un grand succès, mais ambiguë, puis l'orientation vers Jérusalem –, il n'est cependant pas possible de dire si cette montée vers Jérusalem se fit rapidement ou non. Luc, donc, l'a étalée sur environ un tiers de son évangile. Marc, pour sa part, la décrit sur un seul chapitre, au milieu de son récit. Matthieu, enfin, la fait durer sur quatre chapitres, plus que Marc et moins que Luc, et vers les deux tiers de son histoire.

Jean, quant à lui, est hors concours. Son évangile se déroule presque entièrement à Jérusalem. On sait qu'il en était originaire, et qu'il s'est senti plus à l'aise de parler de ce qu'il y avait vécu, plutôt que de rapporter des mots ou des actes dont il n'aurait eu connaissance que par ouï-dire. Mais la matière de son évangile tend à prouver que Jésus se rendit à la capitale bien avant sa montée finale. La séparation entre période galiléenne et montée à Jérusalem ne vaut que pour les grandes lignes. Il est à peu près certain que Jésus, ne serait-ce que lors des grandes fêtes, se rendit régulièrement à Jérusalem, et il semble naturel qu'il n'y resta pas muet. Simplement, ce n'était pas non plus sa priorité, dans les premiers temps. Il y noua des contacts, se fit quelques amis, sans doute aussi quelques ennemis, sans plus.

De même la période que l'on peut nommer la "montée à Jérusalem" ne fut sans doute pas un seul voyage. Il y eut plusieurs allers et retours, Jésus tâtant à chaque fois le terrain, cherchant les angles d'attaque, jusqu'à ce qu'il fut sûr de son fait. Ce sera alors le scandale dans le temple, les marchands expulsés, une déclaration de guerre du point de vue des sadducéens. Mais nous y reviendrons en temps voulu...

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