Partage d'évangile quotidien
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Une bataille, pas la guerre

Ven. 23 Novembre 2012

Luc 19, 45-48 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

Jésus entra dans le Temple, et se mit à expulser les marchands. Il leur déclarait : « L'Écriture dit : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » 

Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les chefs des prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, mais ils ne trouvaient pas le moyen d'y arriver ; en effet, le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres. 

 

 

L'enfant Jésus au Temple, par He-Qi

 

 

voir aussi : Paroles en or, Occuper le terrain, Légitimité du peuple

Cette suspension du peuple aux lèvres de Jésus ne signifie pas grand chose, malheureusement. Jésus le sait bien, et ne compte sûrement pas là-dessus pour échapper aux griffes "des chefs des prêtres, des scribes, ainsi que des notables". Notons que les pharisiens ne sont pas nommés ici dans le clan de ceux qui veulent sa perte, ce qui est sans doute conforme à la vérité historique.

Ce charme sous lequel Jésus tient le peuple ne peut pas le tromper. Il sait ce qu'il en a été en Galilée, où il a eu le temps d'en expérimenter les résultats, l'ambiguïté des attentes du peuple, le chef qu'ils attendent quand Jésus ne veut être qu'un grand frère, un ami qui partage le trésor de son cœur. Alors ici, où il vient juste d'arriver... on ne lui laissera de toute façon pas le temps de développer. C'est pour la galerie, un baroud d'honneur, une comédie pour permettre à ses adversaires de s'emparer de lui. Et puis quand même aussi, une chance pour quelques uns dans la masse, qui seront peut-être réellement touchés par la grâce. Peu de choses, en vérité, mais c'est à son Père de se débrouiller avec ça.

Ce n'est pas seulement dans quelques jours, sur la croix, que Jésus remet son esprit entre ses mains. C'est ce qu'il a fait toute sa vie. C'est ce qu'il fait en ce moment, en étant venu à Jérusalem, dans la gueule du loup. Ce geste de chasser les marchands hors de l'enceinte du temple, c'est une façon de dire clairement ce qu'il reproche à cette institution. C'est symbolique, réel aussi, mais sans grandes conséquences en soi. C'est plus une banderille qu'autre chose. Et c'est ce que fait Jésus en ce moment, il provoque, asticote, la bête, tout en sachant que, lorsqu'elle attaquera, il n'aura aucune chance.

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