Le temps que dure cet aujourd'hui
Et il leur dit cette parabole : « Voyez le figuier et tous les autres arbres. Dès qu'ils bourgeonnent, vous n'avez qu'à les regarder pour savoir que l'été est déjà proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche.
« Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »
Et ça fait deux mille ans que ça dure, cette histoire-là !
Au début de sa prédication, Jésus croyait que le royaume allait arriver de son vivant. C'est l'idée qu'il a transmise à ses disciples. Ses disciples attendaient eux aussi la venue du royaume de manière imminente ; des questions comme celle de savoir qui siègerait à la droite et la gauche de Jésus avaient beaucoup plus de sens dans ce contexte.
Lorsque l'issue de l'aventure se précisa, Jésus fit alors l'acte de foi que nous savons : oui, il va mourir, mais il en est convaincu, ce ne sera pas la fin. Son Père ne va pas le laisser tomber : c'est la dernière fois que je bois le fruit de la vigne avec vous, jusqu'à ce que je le boive, nouveau, dans le royaume.
Les disciples, dans les premiers temps qui ont suivi, pensaient logiquement que ce n'était qu'un contretemps. On le voit encore ici avec cette 'génération qui ne passera pas'. Et puis le temps s'est éternisé ...
Nous sommes dans cet entre-deux : entre la nécessité de s'organiser pour la durée, qui a tendance à affadir sinon dénaturer la flamme originelle, et périodiquement, ou selon les tempéraments, des réveils. Réveils extrêmes comme les témoins de Jéhovah par exemple qui prétendent donner une date pour l'inauguration du royaume, réveils plus mesurés.
Les pères du désert disaient déjà l'importance de ne pas s'endormir, qu'un minimum d'inquiétude et de doute est un bon signe. Mais dans des temps comme les notres, avec toutes ces crises qui convergent, prenons garde aux faux prophètes ! Sachons reconnaître l'arbre à ses fruits.
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