Qui perd gagne
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l'Évangile la sauvera. Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier en le payant de sa vie ? Quelle somme pourrait-il verser en échange de sa vie ?
« Si quelqu'un a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les anges. » Et il leur disait : « Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d'avoir vu le règne de Dieu venir avec puissance. »
Renoncer à soi-même, ce n'est pas se considérer comme nul. Seulement reconnaître qu'il y a quelqu'un qui nous dépasse et dont nous ne sommes qu'une partie, Dieu. L'expression 'perdre sa vie pour Jésus' doit être bien pesée : il vaudrait mieux dire 'comme Jésus' pour l'Evangile. Car c'est pour Dieu, et lui seul, que nous devons offrir nos vies, comme Jésus l'a fait.
D'une manière générale, nous trouvons, déjà dans les Ecritures, ainsi que dans les textes liturgiques et toute la production chrétienne ultérieure, des formulations qui assimilent abusivement Jésus au Père. Le dogme de la Trinité n'implique pourtant pas, au contraire, que les trois personnes soient interchangeables ! Ni que Jésus et Christ soient deux synonymes ! Si je peux dire que l'Esprit me configure au Christ pour me donner au Père, je ne peux pourtant pas formuler la même phrase en remplaçant Christ par Jésus.
Toute la vie de Jésus a été orientée vers ce Dieu qu'il appelait Papa, et toute son action a été de faire s'orienter les hommes dans le même sens. Jamais il n'aurait voulu devenir le centre de leur prière à la place du Père. Si nous nous disons chrétiens, respectons au moins sa volonté !
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