Partage d'évangile quotidien
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Esprit de famille

Mar. 24 Juillet 2012

Matthieu 12, 46-50 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

Comme Jésus parlait encore à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu'un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui cherchent à te parler. » 

Jésus répondit à cet homme : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une soeur et une mère. » 

 

 

La fuite en Égypte, par He-Qi

 

 

voir aussi : Famille adoptive, Famille recomposée

La famille terrestre de Jésus. Au départ, il était évident que Jésus était un homme, comme tous les hommes, né d'une mère et d'un père. Il avait des frères et des sœurs, tout le monde les connaissait, dans son pays. C'est d'ailleurs un de ceux-ci, Jacques, qui deviendra responsable de la communauté des premiers chrétiens de Jérusalem. À ce niveau-là, il n'est pas question de conception par l'opération du Saint-Esprit, encore moins de virginité perpétuelle de Marie. L'évangéliste Marc, le plus proche des faits dans le temps, n'y fait aucune allusion.

Matthieu et Luc, eux, écrivent plus tard, et dans un contexte plus éloigné géographiquement. Jésus, pour eux et leurs communautés, commence à devenir plus une idée, des concepts se sont élaborés et ont évolué à son sujet. Il est sommé de répondre à des schémas compréhensibles, s'inscrivant dans l'histoire de la pensée et des conceptions des cultures vers lesquelles sa renommée se diffuse. Qu'il ait été un homme comme les autres nuirait alors à sa crédibilité. Matthieu et Luc racontent donc que Jésus, comme s'en targuaient les empereurs romains à l'époque, est d'ascendance divine. Comme pour les empereurs, les auditeurs de l'époque ne le prennent pas forcément au pied de la lettre ! Mais la tradition ecclesiale, elle, va figer le symbole et en faire un dogme.

Il faut bien comprendre qu'il y a deux mille ans on ne sait pas qu'il existe des ovules. L'utérus est considéré comme une couveuse naturelle chargée de protéger la première étape de croissance du futur être humain, qui ne descend à strictement parler que de son père... Jésus alors est un dieu déguisé en homme. N'est-il pas intéressant de comparer cette élaboration théologique avec le seul titre que Jésus ait jamais utilisé à son propre sujet : fils d'homme ?

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