C'est en forgeant ...
« Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.
« Ce jour-là, beaucoup me diront : 'Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?' Alors je leur déclarerai : 'Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal !'
« Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
« Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet. »
Jésus acheva ainsi son discours. Les foules étaient frappées par son enseignement, car il les instruisait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes.
voir aussi : Châteaux en Espagne
La liste des actions qu'il est possible de faire au nom de Jésus sans que ce soit la volonté du Père est impressionnante : prophétiser, exorciser, faire des miracles. Il s'agit de tout ce que faisait Jésus et qui lui a valu sa réputation : miracles et exorcismes, c'est évident ; quant-aux prophéties, c'est tout son enseignement qui l'était puisqu'il visait entièrement à faire advenir le royaume. Lequel d'entre nous peut se vanter d'une seule de telles actions ? Et pourtant, nous est-il dit, même si tel était le cas, cela ne voudrait rien dire.
On pense ici au texte de Paul : "j'aurais beau parler toutes les langues, être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la foi, s'il me manque l'amour, je ne suis rien". Pour lui aussi, il était bien possible de manifester des signes extraordinaires sans que ça ne signifie rien d'intéressant. Et je me rappelle encore d'une anecdote rabbinique rapportée ici par Albocicade, à l'époque où il intervenait sur ce blog, dont la conclusion allait dans le même sens : un miracle ne prouve rien.
Mais notre texte d'aujourd'hui va plus loin encore : ce n'est pas seulement que de tels actes, s'ils ne sont pas la volonté du Père, n'aient aucune valeur, mais c'est pire, puisque ceux qui les accomplissent "font le mal". Sans entrer dans des histoires de magie noire et de pacte avec le diable, qui ne sont pas trop ma tasse de thé, je retiendrai seulement que tout ce qui brille n'est pas forcément or. Que les guérisons rapportées dans le cadre de mouvements charismatiques ou de sanctuaires mariaux, par exemple, n'ont pas de signification particulière.
Quant aux actes de Jésus lui-même, nous devons effectivement en convenir : ils ne prouvent rien par eux-mêmes, eux non plus. Sur ce point, les mises en doute de ses adversaires, pharisiens ou autres, étaient justifiées. Le seul fait sur lequel puisse se fonder notre foi, c'est le seul acte dont l'origine ne puisse être attribuée qu'à Dieu seul, sans aucun doute possible : sa résurrection.
Commenter cet évangile