Partage d'évangile quotidien
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Que votre joie soit en plénitude

Sam. 20 Mai 2023

Le chemin a pu paraître bien rude, voire aride ; ça montait, ça montait, à mettre juste nos pas dans les pas de celui qui nous ouvrait la voie, en lui faisant confiance qu'il savait où il allait.


Ça y est, c'est le sommet, c'est ici la fine pointe de tout l'évangile de Jean. Le chemin a pu paraître bien rude, voire aride ; ça montait, ça montait, à mettre juste nos pas dans les pas de celui qui nous ouvrait la voie, en lui faisant confiance qu'il savait où il allait. Mais cette fois, voilà, nous y sommes, et nous allons pouvoir admirer tout le panorama, à couper le souffle !

Jusqu'ici, l'évangéliste nous a présenté Jésus comme le modèle à suivre, le chemin à prendre. Et sur ce chemin, nous pouvions compter sur lui, nous pouvions lui demander tout ce dont nous avions besoin : "Tout ce que vous demanderez en mon nom je le ferai pour que le Père soit glorifié dans le fils : si vous me demandez quelque chose en mon nom je le ferai" (Jean 14, 13-14). Mais désormais, dès que nous aurons reçu l'Esprit, nous pourrons faire un pas de plus : ce ne sera plus Jésus que nous prierons, mais directement le Père, et c'est lui, le Père, qui nous donnera.

Jean nous montre ici Jésus comme un maître authentique, celui qui s'efface, car tel était son seul but : que le disciple trouve Dieu comme lui, Jésus, l'avait trouvé avant lui ; à partir de quoi le chemin du disciple devient son propre  chemin personnel, il est entré en relation avec le seul vrai maître, ce Dieu que Jésus appelle le Père.

Il n'y a là rien de surprenant : tout du long de l'évangile de Jean, Jésus ne cesse de désigner le Père, de s'effacer devant lui. Et même s'il parle de leur union en des termes très forts "moi et le Père sommes un" (10, 30), il n'en reconnaît pas moins que "le Père est plus grand que moi" (14, 28) ! Dans toutes les traditions religieuses, tel est le rôle d'un vrai maître, être pour un temps le chemin, la référence à suivre, pour ceux qui lui font confiance, mais en prenant bien garde de ne pas venir prendre la place de Dieu.

En ce sens-là, Jésus n'a pas pu non plus prétendre être le seul chemin vers le Père : il n'existe pas de montagne dont le sommet ne puisse être atteint que par une seule voie. Tout ce qu'on peut affirmer sur la voie qu'on suit est que c'est celle qui nous convient le mieux, celle qui nous parle, et dans la plupart des cas c'est celle dans laquelle on est né, on a grandi, et on est devenu adulte.

Un tel chemin peut nous suffire, mais se mettre à l'écoute d'autres chemins peut aussi être très enrichissant pour notre propre chemin, pour le décaper, le dépoussiérer, retrouver son âme, car toutes les religions ont cette tendance à subir les outrages du temps, elles aussi, à perdre la flamme originelle, à se couper de leur vraie source. Et en ce sens-là seulement, chaque voie peut-elle être la seule, quand toutes se rejoignent en Dieu lui-même.

 

 

Et en ce jour-là ce n'est plus moi que vous prierez :
amen, amen, je vous dis,
tout ce que vous demanderez au Père
    il vous le donnera en mon nom.
Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom :
demandez et vous recevrez
    afin que votre joie soit en plénitude.
    
Je vous ai parlé de ces choses par comparaisons ;
    elle vient l'heure
où je ne vous parlerai plus par comparaisons,
    mais, en clair, je vous annoncerai le Père.

En ce jour-là vous demanderez en mon nom :
je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous,
car le Père lui-même vous aime,
parce que vous m'avez aimé
et que vous avez cru
    que moi j'étais sorti de Dieu.

J'étais sorti du Père et je suis venu dans le monde ;
inversement, je quitte le monde et me dirige vers le Père.

(Jean 16, 23-28)

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R
« tout ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. » Et pourtant, il semble évident que tel n'est pas le cas !
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A
eh bien, si vous n'obtenez pas ce que vous demandez au Père, peut-être est-ce parce que vous ne le demandez pas "au nom de Jésus" mais en votre nom à vous ?