Partage d'évangile quotidien
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Le train en marche

Jeu. 31 Mai 2012

Marc 10, 46-52 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord de la route. 

Apprenant que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! » Beaucoup de gens l'interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » 

Jésus s'arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l'aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t'appelle. » L'aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. 

Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Rabbouni, que je voie. » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route. 

 

 

Josué sonne la trompette, par He-Qi

 

 

voir aussi : Voir et savoir, Aveugle mais pas muet

Ce n'est pas par hasard que cette scène est située à Jéricho. Cette ville est la première qui fut conquise par les hébreux sur les cananéens lors de leur prise de possession de la terre promise. De même si l'aveugle s'adresse à Jésus comme 'fils de David', nous avons ici une connotation politique très nette. Mais comment pourrait-il en être autrement. Quand même les disciples ne comprennent pas que Jésus ne veut pas conquérir le pouvoir, à plus forte raison les foules qui le voient se diriger vers la capitale, désormais toute proche.

Pourtant, lorsqu'il exprime pour finir ce qu'il désire, ce n'est plus au fils de David que l'aveugle s'adresse. 'Rabbouni' dit-il, un diminutif affectueux de 'Rabbi', le maître. Nous avons du mal en français à trouver un équivalent, nous n'avons pas de mot pour désigner la fonction d'enseignant avec tendresse, complicité presque. 'mon maître', 'bon maître', restent distants, il faudrait quelque chose comme 'maîtrounet' que nous trouverions ridicule.

Quoi qu'il en soit, c'est ce changement d'attitude de l'aveugle qui lui aura valu de guérir. Non pas la croyance religieuse "un Dieu, un roi, une terre", mais la confiance en un homme simple et proche, un homme comme vous et moi et qui a su faire attention à lui, le pauvre mendiant rabroué par ses concitoyens, resté sur le bord du chemin. Une confiance en aveugle, dont les disciples auront bientôt bien besoin, lorsque Jésus succombera effectivement sous les coups de ses ennemis.