Partage d'évangile quotidien
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On tourne en rond !

Lun. 2 Novembre 2015

Luc 14, 12-14 traduction : Comparer plusieurs traductions sur le site 4evangiles.fr Lire le texte grec et sa traduction (anglaise) mot-à-mot sur le site interlinearbible.org

Il dit aussi à celui qui l'avait invité : « Quand tu fais un déjeuner ou un dîner, ne convie ni tes amis, ni tes frères, ni tes proches, ni des voisins riches, de peur qu'eux aussi t'invitent en retour, et cela serait un rendu pour toi. 

« Mais quand tu fais un festin, invite pauvres, estropiés, boiteux, aveugles. Heureux seras-tu qu'ils n'aient pas de quoi te rendre en retour ! Car cela te sera rendu à la résurrection des justes. » 

 

 

Marthe et Marie, par He-Qi

 

 

voir aussi : Échanges de bons procédés, Charité bien ordonnée, Fonds commun de placement, Investissement à long terme, Renvois d'ascenseur, Le bon pharisien

Nous pouvons regretter dans ce texte, comme dans celui de samedi, le côté très "utilitaire" des recommandations qui nous sont faites : se comporter de telle ou telle manière en se disant qu'ainsi on gagne son ticket d'entrée pour le paradis ne nous satisfait plus trop, même si nous pouvons être encore fortement influencés plus ou moins inconsciemment dans nos comportements par de telles perspectives qui ont profondément marqué notre culture. La première question concerne déjà cette "résurrection des justes". Nous ne sommes plus intéressés par cette façon de voir les choses qui, dans le fond, sépare notre être en deux parties, une avant, et une après, notre mort. Nous ne voulons plus de cet "au-delà", de ce futur hors sol. Nous ne croyons plus à la nécessité d'attendre le grand soir d'un après de notre vie pour pouvoir entrer dans un Royaume fondamentalement différent de notre manière ordinaire de voir le monde.

Il y a là une forme de schizophrénie, peut-être pas évidente mais pour autant désastreuse, qui mène à considérer que cette vie-ci, avec tout son contexte et particulièrement dans sa réalité la plus matérielle, ne serait au mieux qu'un banc d'essais ou un examen de passage, au pire une erreur absurde. Inévitablement, si on suit cette pente, on en arrive à décréter que ce monde est mauvais en soi, et à s'en désintéresser fondamentalement. Inévitablement, on se met à opposer matière et esprit, on entre dans un dualisme irréconciliable, on imagine qu'il pourrait exister quelque chose comme une conscience sans corps, et effectivement l'aventure de l'univers devient alors l'histoire d'une perdition dont il faudrait à tout prix s'échapper. Péché ou sadisme d'un Dieu pervers, Charybde ou Scylla, la seule chose dont nous soyons pourtant certains, ce monde-ci dans lequel nous vivons, cette vie-ci qui est la nôtre actuellement, deviennent paradoxalement tout ce que nous fuyons.

Cette impasse de la pensée, il nous aura peut-être fallu toute une vie pour la démasquer — et sans doute auparavant de nombreuses autres vies —, mais peu importe, cela ne change pas sa nature d'impasse. Ceci ne signifie pas non plus que ce monde se résumerait à ce que nous en percevons ordinairement et que le sens de notre vie serait d'en jouir à tout prix et sous toutes les formes possibles et imaginables, et après nous le déluge. Ce n'est pas parce que le Royaume comprend et englobe nécessairement tout ce qui constitue déjà notre vie actuelle que nous sommes sommés de le prendre tel qu'il est, et donc d'essayer seulement d'en tirer le meilleur parti tel qu'il nous apparaît. Si nous ressentons une adversité à notre condition humaine d'êtres charnels dans un monde matériel qui semble nous résister, plier cette matière par la force à tous nos caprices n'est pas plus une solution que de rêver d'un monde sans matière. Le "salut" n'est ni dans la fuite ni dans l'asservissement du monde, mais dans un changement du regard sur, et de notre attitude envers, lui.

Ce monde est imparfait, c'est indéniable, mais c'est le seul que nous ayons et que nous aurons jamais, sous une forme ou sous une autre. Il faut que nous apprenions à faire avec, ce qui veut dire, concrètement, à le voir, à le vivre, autrement. C'est comme ces invités : si nous nous contentons de banqueter avec toujours les mêmes personnes que nous connaissons par cœur, forcément nous tournons en rond, et nous nous étonnerons que notre vie soit d'un ennui mortel ! Il nous faut aller aux marges, si nous voulons changer notre regard, découvrir d'autres points de vue. Ressusciter n'est pas s'échapper du monde, mais le transmuer dans une opération proprement alchimique, découvrir que ce que nous méprisions ou redoutions est le véritable trésor répandu à foison dans l'univers, ce qui le constitue même. Conversion du regard, qui nous fait entrer dans la vie éternelle, le jeu sans commencement ni fin par lequel nous avons choisi, et choisissons, librement, de nous perdre, pour ensuite mieux nous trouver, pour ensuite nous trouver mieux.

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S
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